Peuples autochtones

Depuis temps immémorial, c’est à dire, dès que l’habitation du territoire que l’on nomme aujourd’hui Alberta fut possible, des sociétés autochtones y ont demeuré. Leurs descendants ont formé des nations ayant pour noms : Nehiyaw (Cris), Déné, Tsuu T’ina (Sarcee), Siksika (Pieds-Noirs), Nakoda et Chipewyan, etc. Nombre d’entre elles assistèrent à la venue des Français. Ils tissèrent des liens commerciaux, diplomatiques, mais aussi de parenté. Puis, au 19ième siècle, vint la période de colonisation massive d’Européens en Alberta et sur les Prairies au cours de laquelle des traités numérotés furent signés liant les nations autochtones et le gouvernement canadien. L’Alberta se trouve sur les territoires des traités 6, 7 et 8. Ils permirent à ce dernier de s’emparer sans accroc des terres qu’il destinait à la colonisation. Cette colonisation fut appuyée par une politique d’assimilation culturelle des nations autochtones dont les fers de lance furent l’acculturation et la coercition économique. Cette violence exercée à leur endroit fut dévastatrice. Toutefois, fortes d’une reconnaissance de leurs droits et des torts qui leur ont été faits, ces nations s’affirment davantage aujourd’hui et rétablissent leurs pratiques culturelles ancestrales.

Nouvelle-France

Les Européens ont prélevé des ressources primaires le long du littoral atlantique nord-américain depuis un millénaire. Leur implantation permanente sur les territoires canadien et américain remonte véritablement au XVIIe siècle. Elle fut rendue possible grâce à des alliances militaires et commerciales conclues avec des nations autochtones présentes. Ainsi, les Français s’établirent en Nouvelle-France, en Acadie et en Louisiane. En 1731, les La Vérendrye et leurs successeurs entamèrent une suite d’explorations de l’Ouest qui les mena selon toute vraisemblance jusqu’au Montana et au Wyoming. La zone d’influence de la France s’établit sur un territoire s’étendant de la vallée laurentienne et des Grands Lacs jusqu’au golfe du Mexique et de là jusqu’aux confins méridionaux de l’Alberta. La guerre de Sept Ans fit impasse sur leurs ambitions de découverte. Les Français durent se replier vers la vallée laurentienne. Les défaites de Québec en 1759, puis de Montréal en 1760 mirent fin à la présence de la France au Canada. Les Français nés ou demeurés au pays seront dès lors connus sous le vocable « Canadiens ». Ce nom sera par la suite adopté par les Anglais habitant au pays.

Traite de fourrures

Avant l’établissement des premiers postes de traite sur le territoire albertain, les fourrures étaient acheminées par les autochtones vers les établissements de commerce situés plus à l’est comme au sud. Ils ont pu ainsi se familiariser avec les pratiques commerciales européennes et faire l’apprentissage des rudiments de la langue des commerçants. Bien que la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) ait établi un monopole sur le commerce en 1670, ce n’est qu’en 1754 qu’elle a mandaté Anthony Henday d’aller explorer le potentiel commercial que pouvait offrir la région de la rivière Saskatchewan Nord. Il a fait la rencontre du chef nehiyaw de Maskwacis nommé Wapinesew dont il révéla le surnom : « leader français ». Après la Conquête, les commerçants canadiens formèrent des compagnies et reprirent la route de l’Ouest. Leurs voyageurs canadiens essentiellement de langue française se sont répandus par milliers le long des voies d’eau du réseau hydrographique canadien. En 1778, la puissante Compagnie du Nord-Ouest contesta le monopole de la CBH. Elle édifia des postes de traite sur les rivières Athabasca, la Paix, Saskatchewan-Nord et Sud. En guise de riposte, la CBH établit fort Edmonton (1795), Rocky Mountain House (1799) et Fort Dunvegan (1805). La concurrence devenant fortement préjudiciable aux deux grandes compagnies, celles-ci ont fusionné en 1821 sous la bannière de la CBH laquelle conserva son monopole jusqu’à l’entrée du Nord-Ouest dans la Confédération en 1870.