Droits linguistiques

Depuis 1835, l’administration civile, les tribunaux et l’enseignement dans l’Ouest canadien se faisaient en français et en anglais. Et après 1877, l’article la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest reconnaissait le français était une des langues officielles des Territoires du Nord-Ouest. En 1888, l’opposition à la reconnaissance officielle du français est devenue très vocale en faveur d’une reconnaissance de l’anglais comme seule langue du territoire. En 1892, malgré la présence d’une minorité francophone forte dans l’ensemble du Nord-Ouest, l’assemblée territoriale a changé ses règlements pour abolir l’usage du français comme langue du gouvernement, des tribunaux et de l’éducation. Depuis la création de la province jusqu’aux années 1960, il n’y a pas eu de changement important au statut juridique du français en Alberta.

Établissement

Entre 1885, la population francophone représentent le tiers des langues colonisatrices et 60% dans le nord de la province. Il est à noter qu’il y a un certain nombre de Premières nations qui peuvent parler le français, mais ils n’ont pas été énumérés pour la langue. Le français a perdu beaucoup de force dans les 30 ans qui ont suivi, parce que le Canada a réussi à organiser une immigration de plus de 3 millions de nouveaux arrivants vers l’Ouest. Entre 1885 et 1921, l’Alberta a passé d’environs 15 500 à presque 600 000 résidents, tandis que la population francophone a passé de 2 000 à environs 25 000. Un très grand nombre des nouveaux arrivants francophones étaient des Canadiens français qui ont tenté leur chance dans les villes industrielles de la Nouvelle Angleterre et ont saisi l’occasion de s’établir à nouveau sur des terres agricoles situé dans des enclaves francophones comme Saint-Albert, Vegreville, Plamondon, Morinville, Legal, Beaumont, Bonnyville, Saint-Paul et ainsi de suite. Une autre tranche de la population quittait la France et la Belgique pour les mêmes raisons pour s’établir dans des villages comme Trochu et Bellevue.

Élite politique et économique

Les francophones de cette époque se sont établis avec la pleine attente de jouer un rôle de premier plan dans la vie économique et politique de l’Alberta. Des commerçants, hôteliers et banquiers des noms de Gagnon, Larue, Picard, Gariépy, Révillon, Prince, Brosseau, Lemarchand, et bien d’autres s’établissent aussitôt que 1883. Un corps de professionnels très influent s’établit également. Charles Borromée Rouleau est nommé parmi les quatre premiers magistrats pour les Territoires du Nord-Ouest. Son frère médecin Dr. Édouard Rouleau était très impliqué dans la vie civique de Calgary. M. Georges Roy est le premier régisseur des terres à Edmonton et fondateur de plusieurs organismes francophones dans les années 1880. Dr. Philippe Roy à Edmonton était également un médecin et leadeur important à Edmonton. À Saint-Albert, Antonio Prince était le premier Canadien français élu au conseil territorial en 1891 pour Saint-Albert, succédant au Métis Samuel Cunningham. Plusieurs députés francophones ont été élus aux assemblées territoriale, provinciale, fédérale et plusieurs sont nommés au sénat dans les décennies qui ont suivi.