Voyageurs canadiens-français

Au 17e siècle en Nouvelle-France, une classe d’entrepreneurs a émergé communément appelée des voyageurs. Ils ont été embauchés pour voyager comme guides, transporteurs et pagayeurs. Un voyageur typique était court, fort et d’origine canadienne-française. Ils portaient des chapeaux de fourrure ou des tuques rouges, des jambières et des mocassins en peau de chevreuil, un manteau à capuchon et une ceinture utile tissée dans un motif fléché. Les voyageurs étaient essentiels à l’exploration et au commerce, et ils étaient les piliers de la Compagnie du Nord-Ouest en particulier. Les brigades de canots de voyageurs parcouraient souvent douze heures par jour sur des milliers de kilomètres en chantant pour régler le rythme des pagaies. Lorsque les rivières étaient impraticables, ils transportaient leurs canots et leur cargaison sur des terrains dangereux dans ce qu’on appelait des portages. Éventuellement, ils passaient l’hiver dans le Nord-Ouest, devenant ainsi les premiers francophones à mettre pied dans l’Ouest canadien. Les hivernants ou même les hommes libres (sans obligation contractuelles) et leurs relations avec les Premières Nations finiraient par donner naissance à un nouveau peuple autochtone distincte — la nation métisse.

La nation métisse

Les commerçants anglais et les voyageurs et engagés français ont utilisé différentes méthodes pour se procurer de biens auprès des Premières Nations. La Compagnie de la Baie d’Hudson avait tendance à construire de grands avant-postes fortifiés sur la Baie d’Hudson pour accueillir les délégations qui leur apportaient des fourrures. Tandis que les voyageurs Canadiens et les Français plongeaient plus loin à l’intérieur du territoire et établissaient des liens diplomatiques et économiques avec les bandes des Premières Nations. Il était assez courant pour un voyageur de s’établir pour l’hiver et de marier une femme autochtone “à la façon du pays” qui restait dans sa communauté pour élever leurs enfants. Ils apprenaient les savoirs traditionnels de la mère et l’instruction religieuse et linguistique par l’influence du père. Graduellement, ces relations ont donné naissance à une nouvelle génération de personnes avec une identité métissée hybride mais unique et distincte. Dans l’exemple de la langue, un Métis pourrait parler le nehiyawawin (cri) ou l’ojibwé, le français, ou un amalgame nommé le Michif. Éventuellement, une nation métisse multilingue et diversifiée, dotée d’un programme politique et économique distinct et inhérent a émergé. Le Métis le plus célèbre de l’histoire est Louis Riel, pendu pour trahison après avoir introduit le Manitoba et le Nord-Ouest au Canada dans une tentative de protéger les droits linguistiques, religieux et de propriété des Métis franco-catholiques.

Missionnaires

Au fur et à mesure que le commerce des fourrures et la colonisation prenaient de l’ampleur, l’Église catholique s’est donnée pour mission de maintenir les Catholiques sur la bonne voie et de convertir les peuples autochtones à leur foi. Les premiers missionnaires dans l’Ouest furent les pères Provencher et après de multiples supplications de la part de Canadiens libres comme Joseph Cardinal pour les prêtres des environs du Lac La Biche et d’Edmonton pour administrer les sacrements, les Pères Modeste Demers et François-Norbert Blanchet sont passés dans ces régions en 1838 et ont confirmé la forte demande en célébrant de nombreux baptêmes et mariages. Le Père Jean-Baptiste Thibault fut envoyé en 1842 et il établit la première mission catholique en Alberta en 1844 au lac Saint-Anne. Même si les premiers missionnaires en Alberta n’étaient pas associés à un ordre religieux, les Oblats de Marie-Immaculée étaient les missionnaires catholiques les plus nombreux.